
Le burn-out, ou syndrome d’épuisement professionnel, n’arrive pas du jour au lendemain. Il s’installe insidieusement, grignotant peu à peu l’énergie, la motivation, le sens. Et lorsqu’il est là, il paralyse, isole, épuise. Alors, comment en sortir ? Avant d’envisager des solutions concrètes, il est essentiel de comprendre ce que l’on vit. Cet article vous propose d’abord des pistes de réflexion, pour amorcer une prise de conscience : première étape vers la reconstruction.
Comprendre les phases du burn-out
Le burn-out est souvent comparé à un deuil : le deuil de soi, de ses idéaux, de ses repères. On retrouve dans cette expérience les différentes étapes de la courbe du deuil décrite par la psychiatre Elisabeth Kübler-Ross. Cette comparaison permet de mettre en lumière la dimension psychique et émotionnelle du burn-out, au-delà de l’aspect professionnel.
1.Le choc : au départ, il est difficile de comprendre ce qui se passe. On se sent dépassé, pris dans un rythme effréné. Malgré les signaux envoyés par le corps, on continue à avancer, coûte que coûte.
2. Le déni : « Je vais tenir, ça va passer. » Ce refus de voir la réalité peut durer longtemps, alimenté par le perfectionnisme, la peur du jugement ou le sens du devoir.
3. La colère : une fois le mur percuté, les émotions jaillissent. Colère contre soi-même, contre les autres, contre le système. Une révolte intérieure se manifeste, parfois sans trouver d’exutoire.
4. La négociation : on tente encore de trouver des compromis, de reprendre le travail, de maintenir l’équilibre sans trop bouleverser ses habitudes. Mais le corps et l’esprit résistent.
5. La tristesse : ici, la fatigue devient abyssale. Le découragement s’installe. On a l’impression d’avoir tout perdu : sa confiance, son envie, ses compétences. C’est une phase de grande vulnérabilité.
6. L’acceptation : peu à peu, on commence à se dire : « C’est peut-être le moment de m’écouter. » Une prise de conscience lucide émerge. Le regard sur la situation évolue.
7. La reconstruction : l’envie revient par petites touches. On apprend à se connaître différemment, à respecter ses limites, à envisager d’autres possibles.
Chaque personne traverse ces étapes à son rythme. Certaines y reviennent en boucle. Il n’y a pas de chemin linéaire. Toutefois, s’autoriser à ressentir, à nommer et à comprendre ce que l’on vit constitue une étape fondamentale pour retrouver un équilibre.
Pourquoi est-ce si difficile de sortir seul(e) du burn-out ?
Parce que le burn-out attaque l’estime de soi. Il brouille la perception que l’on a de ses propres ressources. Le burn out isole et épuise la pensée. Il entretient une culpabilité tenace (« Je n’ai pas su gérer », « Je suis faible »). Ce qui fait que, même lorsqu’on identifie l’état dans lequel on se trouve, il reste très difficile de demander de l’aide.
Et pourtant, sortir du burn-out, c’est rarement une affaire de volonté. C’est d’abord une question de temps, de patience, d’accompagnement bienveillant.
Se poser les bonnes questions
Avant de penser à agir, il peut être utile de se poser, de réfléchir, d’observer ce qui se passe en soi. Voici quelques pistes pour amorcer cette introspection :
- Qu’est-ce qui m’a amené jusqu’ici ?
- Depuis combien de temps est-ce que je me sens en difficulté ?
- Quels sont les signes que j’ai ignorés ?
- Quelles parties de moi ai-je mises de côté pour continuer à tenir ?
- Ai-je le sentiment d’avoir encore accès à ce qui me rend vivant(e) ?
Ces questions ne visent pas à juger, mais à éveiller une conscience, à retrouver une forme de clarté.
Quelques repères chiffrés pour mieux comprendre
Selon une étude de l’IFOP (2023), 41 % des actifs français se disent en situation de détresse psychologique, et 14 % présentent un risque élevé de burn-out. Les femmes, les cadres, et les soignants sont particulièrement touchés. Par ailleurs, une enquête menée par le cabinet Empreinte Humaine révèle qu’un salarié sur deux estime que son travail a un impact négatif sur sa santé mentale. Ces données rappellent que ce phénomène est loin d’être marginal.
Redonner du sens avant de rebondir
Le burn-out n’est pas qu’une chute. C’est aussi un signal. Quelque chose en vous vous dit que cela ne peut plus continuer ainsi. Ce cri silencieux parle d’une souffrance mais aussi d’un besoin : besoin de cohérence, de respect de soi, d’un rythme plus juste.
Plutôt que de chercher à revenir comme « avant », il peut être plus fertile de se demander :
- Qu’est-ce que je ne veux plus ?
- Qu’est-ce que je veux protéger en moi ?
- Quelles sont mes valeurs, et comment les nourrir au quotidien ?
Redonner du sens, c’est remettre du vivant là où tout semblait éteint.
L’accompagnement pour se reconstruire à votre rythme
Se relever d’un burn-out ne signifie pas redevenir productif rapidement. Il s’agit d’abord de retrouver un ancrage. De réapprendre à écouter son corps, ses émotions, ses besoins.
C’est dans cette dynamique que je propose un accompagnement : un espace sécurisé, sans jugement, où l’on peut remettre du mouvement là où tout semble figé. Grâce à la parole, la sophrologie ou la psychologie positive, le chemin se dessine à vos côtés, en respectant votre tempo.
Parfois, il suffit d’un premier échange pour retrouver un souffle, une lueur, un appui.
Et maintenant ?
Si vous vous êtes reconnu(e) dans certaines lignes de cet article, sachez que vous n’êtes pas seul(e). Le burn-out touche en silence, mais il est possible d’en sortir. Il ne s’agit pas d’aller vite. Il s’agit de commencer. De se remettre en lien avec soi. De s’offrir la possibilité d’un regard extérieur bienveillant.
Je vous propose un premier rendez-vous pour faire le point ensemble, sans engagement. Parce qu’en parler, c’est déjà amorcer le retour à soi. C’est le début d’une traversée, vers un nouveau souffle.
Emilie ROYER – Thérapeute spécialisée épuisement émotionnel et professionnel